Les nouveaux habits (virtuels) du journaliste

Le journal à papa est mort. Ou presque. Les lecteurs, surtout les plus jeunes, sont nombreux à le penser. Le journal papier traditionnel est « has been ». Parce que l’instantanéité est désormais la norme en matière d’information. On n’attend plus la sortie du journal, le flash info radio ou le journal télévisé pour se tenir informé. Le news est accessible en permanence à travers une multitude de supports. De l’Ipad à Facebook et Twitter en passant par le téléphone portable ou les portails d’information sur internet.

Cette révolution de l’information est en marche à l’étranger. Et génère depuis quelques années des dégâts irréversibles aux journaux et à l’économie de la presse. Fermetures, réduction des effectifs de journalistes et abandon du format papier sont quelques unes des conséquences de la nouvelle manière dont l’information – produit comme un autre – est désormais consommée.

L’industrie locale de la presse n’est pas encore entrée dans la phase critique où l’existence même des journaux papiers est menacée. Mais les tendances se dessinent. Parallèlement à la lecture des journaux, les Mauriciens ont de plus en plus recours aux nouveaux médias pour s’informer. Conscients que cette tendance va s’accentuer, les plus importants groupes de presse ont entrepris de ne plus se reposer seulement sur leurs produits papier et/ou radio. Ils se sont diversifiés en proposant une réelle offre d’information sur internet. Est-ce à dire, qu’à Maurice également, le début de la fin des journaux papiers a commencé ? Certainement pas. Néanmoins, c’est sans doute la fin d’une certaine manière de concevoir et pratiquer le journalisme.

La suite : Advent of Digital Content 1

Ceci est un papier que j’ai écrit dans le cadre de la Unesco/University of Mauritius Dialogue Session on The Media qui avait été organisée le 16 et 17 septembre 2010 à l’Université de Maurice. Je suis intervenu sur le thème : « The Advent of Digital Content: Experiences in Online Journalism »


3 responses to “Les nouveaux habits (virtuels) du journaliste

  • Pépé le Beagle

    Belle rétrospectives des dernières années de chamboulement sur le web Mauricien et surtout dans sa blogosphère. Ayant au moins 7 ans de blog derrière moi (ainsi que par mon métier), je comprends parfaitement la différence entre le blogueur et la déontologie journalistique mais nous devons mettre en avant un élément très important : la maîtrise de la technologie et des canaux.

    Aujourd’hui, la plupart des grosses structures, et je ne parle pas que des groupes de presse, ont des community managers qui gèrent les commentaires, critiques et interactions avec les lecteurs/acteurs sur les réseaux sociaux. Ce rôle n’est pas encore ancré ni compris dans la sphère mauricienne. A part les blogueurs, les « web managers » des grands groupes ne répondent jamais sur les réseaux ni dans les espaces de commentaires. Il n’y a pas l’interaction voulue.

    Il y a certes le problème de la recherche du conflit mais cela fait partie de la vie du web. Dans d’autres cas, une réponse, une relance de débat est ce que cherche la personne. Je pense que l’idée est de confronter son opinion à celle d’un journaliste. En partant de ce principe, le journaliste-blogueur est plus accessible. C’est ce qui explique le lectorat plus proche et peut-être même plus fidèle.

  • Rabin

    Très importante, la question de community managers que tu soulèves. Le concept, j’en ai bien peut est très « alien » aux groupes locaux. Ce qui est très dommage car justement cela bloque une interaction plus poussée et qualitative entre les groupes medias et leurs audiences.

  • Siganus K. Sutor

    La façon dont les commentaires d’articles sont gérés sur le site lexpress.mu est assez décevante. En maintes occasions ceux que j’ai faits n’ont tout simplement pas été publiés, bien qu’ils n’aient eu (selon moi) rien de particulièrement diffamatoire ou polémique. C’est un peu décourageant.

    Par ailleurs, la qualité rédactionnelle des articles peut laisser à désirer. Il s’agit toutefois là d’un problème qui n’est en rien spécifique à L’Express.

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